Madame de Sévigné parle depuis cette scène "plancher de bois", radeau perdu dans l'océan du temps; elle parle à sa fille, elle s'adresse aussi à nous, "les haitants du 20ème siècle".
Mettre en scène Madame de Sévigné, c'est aussi mettre en scène le 17ème siècle.
C'est aussi le corps et la voix de la comédienne évoluant sur un parquet de bois, tel un îlot, entouré de faisceaux lumineux, comme autant d'éclairages sur son existence; un ilot théâtral qui figure les différents lieux de vie de Madame de Sévigné, un mannequin, apparaissant, au fond du théâtre comme un souvenir, une réminiscence.
avec Claude Mailhon
mise en scène Sylvie Hamelin
L'instant et le différé
Mettre en scène Madame de Sévigné, c'était donner la parole à l'écrit, redonner du corps à la pensée.
Ecrire à quelqu'un, correspondre, envoyer des nouvelles, c'est savoir qu'il y aura entre le moment où les mots sont jetés sur le papier et celui où ils seront lus, un temps, le temps de l'attente. C'est le plaisir différé.
Un travail de restitution.
C'était restituer aux mots les gestes, les émotions vécus dans l'intant de l'écriture, retrouver la trace du vécu avant la mise en forme.
Mettre en scène l'amour de Madame de Sévigné pour sa fille et la douleur de la séparation, c'était travailler sur le spatio-temporel, c'était travailler sur le fil ténu de l'émotionnel
Correspondance
d'après les Lettres de Madame de Sévigné